Le catharisme éradiqué après 20 ans de guerre et 100 ans d'inquisition laissait un grand vide en Occitanie. Mais l'Église victorieuse sut habilement le combler en multipliant les établissements religieux, en restructurant les évêchés et en veillant à ce que l'université nouvellement créée encadre au plus près les "intelligences" occitanes.
Les bouleversements politiques furent tout aussi importants. De vastes domaines furent annexés à la couronne capétienne alors même qu'ils étaient près de basculer vers la dynastie aragonaise.
Que serait-il arrivé si Pierre II d'Aragon n'avait pas trouvé la mort à Muret ? Le domaine occitan l'intéressait fort et toute sa politique tendait à faire entrer pacifiquement sous sa suzeraineté les terres qui échappaient encore à son protectorat, notamment les possessions du comte de Toulouse. En 1213, il avait soumis au pape un plan de paix fort habile qui, sous couvert de combattre l'hérésie, l'amenait de fait à être le maître de tout le sud de le France. Innocent III, après y avoir souscrit, le repoussa, sous la pression des légats.
Mais il s'en fallut de peu, de très peu, pour que l'Occitanie toute entière ne devint aragonaise.